MIAM

Géométrie dans l'espace en seconde

Règle d'incidence - Tétraèdre orthocentrique - Coin d'un cube - Solides de Platon - Figures interactives avec GéoSpace.

Sommaire

1. Règle d'incidence
2. Droites parallèles
3. Intersection de plans
4. Tétraèdre orthocentrique
5. Coin d'un cube
6. Tétraèdre et orthogonalité
7. Octaèdre
8. Solides de Platon
9. Tétraèdre tronqué
10. Section plane d'un cube

Sections planes d'un tétraèdre

Voir : GéoSpace

Sections planes d'un cube

Voir : GéoSpace en troisième
           GéoSpace

Si vous ne visualisez pas l'image dans le cadre ci-contre, les contrôles ActiveX du CREEM ne sont pas installés sur votre PC. Vous pouvez :

Page no 63, réalisée le 21/2/2004 - mise à jour le 26/5/2007

avec
GéoSpace

GéoSpace 2nde
Intersection de plans

GéoSpace 3e
Sections cube,
pyramide

GéoSpace
Activité

GéoSpace
Polyèdres

Faire de la géométrie
en seconde

Interactivité avec GéoSpace

Activez une figure en cliquant dessus… Elle devient interactive !
En double cliquant dessus, vous aurez les menus du logiciel GéoSpace.
Toutes les touches habituelles de déplacement, de zoom ou de commande sont disponibles.
Le clic droit glissé permet de faire tourner la figure.

Souvent mes exemples sont pilotables au clavier : cliquez sur la figure puis appuyez sur les flèches de déplacement pour mouvoir un point caractéristique.
En général, la touche W permet de revenir à la vue initiale et la touche F permet d'obtenir une vue de face.

 1. Règle d'incidence

Pour prouver l'alignement de trois points dans l'espace, on peut montrer que ces trois points sont communs à deux plans sécants, ils sont alors sur la droite d'intersection de ces deux plans.

A, B et C sont trois points non alignés n'appartenant pas à un plan (p).
La droite (AB) coupe le plan (p) en C’,
la droite (AC) coupe le plan (p) en B’,
la droite (BC) coupe le plan (p) en A’.

Les points A’, B’ et C’ sont alignés.

En effet, ils appartiennent à la droite d'intersection des deux plans sécants (ABC) et (p).

g3w Télécharger la figure GéoSpace alignement.g3w
Sommaire

Faire de la géométrie dynamique


 Montrer un alignement

Exercice

Dans l'espace, soit trois demi-droites distinctes (d1), (d2), (d3) d'origine O.
Sur chaque demi-droite on place deux points : A1 et B1 sur (d1) ; A2 et B2 sur (d2) ; A3 et B3 sur (d3).
Les droites (A1A2) et (B1B2) se coupent en I, (A2A3) et (B2B3) en J et (A1A3) et
(B1B3) en K

Que peut-on dire des points I, J et K ?

Étudier les situations de parallélisme : (A1A2) // (B1B2) par exemple.

Indication

Considérer les plans (A1A2A3) et (B1B2B3).

Commande GéoSpace

Cliquer dans la figure et taper S pour la solution.

g3w Télécharger la figure GéoSpace align_2.g3w


 Intersection d'une droite et d'un plan

Dans le cube ABCDEFGH ci-contre, I et J sont deux points des faces (ABFE) et (BCGF).

Trouver le point d'intersection (éventuel) de la droite (IJ) avec le plan (EFG).

Indication

Trouver un plan (p) contenant la droite (IJ). Si ce plan n'est pas horizontal, il coupe le plan (EFG) selon une droite (d). Lorsqu'il existe le point M intersection des droites (d) et (IJ) est le point où la droite (IJ) rencontre le plan de la face supérieure du cube.

Par exemple, trouver un plan vertical contenant (IJ) :

Soit I’ la projection orthogonale de I sur la droite (EF) et J’ la projection de J sur (FG). (II’) et (JJ’) sont deux droites parallèles, les points I, J, I’ et J’ sont coplanaires dans un plan (p). Les plans (p) et (IJ) se coupent selon la droite (I’J’).

Si les droites (IJ) et (I’J’) sont parallèles, la droite (IJ) est parallèle à la face (EFGH), sinon les droites se coupent en M qui est le point d'intersection de la droite (IJ) avec le plan (EFG).

  g3w Télécharger la figure GéoSpace cube_droite.g3w


 Théorème des trois perpendiculaires

Soit (d) est une droite contenue dans un plan (p) et M un point de l'espace.

Si H est le projeté orthogonal de M sur (p) et K est le projeté orthogonal de H sur
(d), alors K est le projeté orthogonal de M sur (d).

Indication

La droite (MH) est orthogonale à (d) car elle est orthogonale au plan (p) qui contient la droite (d). (HK) est orthogonale à (d) par définition du point K. Le plan (MHK) est donc orthogonal à (d) car il contient deux droites sécantes orthogonales à (d). Par suite, (d) est orthogonale à toute droite de (MHK) et en particulier à (MK) ce qui prouve que K est le projeté orthogonal de M sur (d).

 

g3w Télécharger la figure GéoSpace 3_perpen.g3w


 Point fixe

A, B, P et P’ sont trois points d'un plan (p), les droites (AP) et (BP’) n'étant pas parallèles.

Selon la figure ci-contre, sur la demi-droite (d) passant par le point P, perpendiculaire au plan (p), on place un point M variable.

Le plan (ABM) coupe la demi-droite (d’), passant par P’ perpendiculaire au plan (p), au point M’.

Les droites (AM) et (BM’) se coupent en I, et (AM’) et (BM) en J.

Lorsque l'on déplace le point M, quel est le lieu géométrique de I ? de J ?
Montrer que la droite (IJ) passe par un point fixe.

g3w Télécharger la figure GéoSpace point_fixe.g3w


 2. Droites parallèles

Dans le cube ABCDEFGH ci-contre, I est le milieu de [EF] et J le milieu de [FG].

La droite (BI) coupe (AE) en M et la droite (BJ) coupe (CG) en N.

Montrer que les droites (IJ) et (MN) sont parallèles.

Déplacer le point I sur le segment [EF]. Le point J sur le segment [FG] est tel que EI = JG.

Montrer que les droites (IJ) et (MN) sont encore parallèles.

 

g3w Télécharger la figure GéoSpace cube_dr_paralleles.g3w

Sommaire
Faire de la géométrie dynamique


3. Traces d'un plan

Trois plans sécants (p1), (p2) et (p3) se coupent en O.
La droite (d1) est l'intersection des plans (p2) et (p3),
(d2) est l'intersection des plans (p1) et (p3),
(d3) est l'intersection des plans (p1) et (p2).

Trois points distincts A, B et C sont respectivement dans les plans (p1), (p2) et (p3).

Trouver les traces du plan (ABC) sur chacun des trois plans.

Solution

Cliquer dans la figure et taper S pour voir la solution.

Si (BC) est parallèle au plan (p1), la trace dans (p1) est la parallèle à (BC) passant par A, sinon la droite (BC) coupe le plan (p1) en M et la trace sur (p1) est la droite (AM).

La droite (AM) coupe éventuellement (d3) en I et (d2) en J. Les traces sont alors les droites (IB) et (JC) ; en général, la trace du plan (ABC) est le triangle IJK.

Dans les cas particuliers, utiliser des parallèles passant par des sommets de ABC.

g3w Télécharger la figure GéoSpace trace_plan.g3w

 Intersection de plans

SABCD est une pyramide régulière de sommet S, de base le carré ABCD, de côté AB = 4 cm, telle que le triangle ASC soit équilatéral.

a. Soit O le centre du carré ABCD. Déterminer l'intersection des plans (SAC) et (SBD).

Étudier les triangles SAC et SBD en déduire que (SO) est la hauteur de la pyramide.

b. Calculer AC et OS.
Soit I le point de la hauteur OS équidistant de A et de S. Calculer SI.

c. Déterminer l'intersection des plans (SAB) et (SCD).

Indications : a = AB = 4 ; AC = AS = a rac(2) ; OS = a rac(6)/2 et SI = a rac(6) /3 (le point I est le centre de gravité du triangle SAC).

g3w Télécharger la figure GéoSpace pyramide.g3w


 Droite parallèle à un plan

Dans le cube ABCDEFGH ci-contre; I, J et K sont les milieux respectifs de [AD], [BC] et [FG].

Montrer que AIGK est un parallélogramme.

Montrer que la droite (AK) est parallèle au plan (HIJ) :

Démontrer que le vecteur vec(IG) est combinaison linéaire de vec(IJ) et vec(IH), puis avec le parallélogramme, montrer que la droite (AK) est parallèle à (IG) qui est incluse dans le plan (HIJ).

 

g3w Télécharger la figure GéoSpace cube_parallelogramme.g3w
Voir : activités

Sommaire
Faire de la géométrie dynamique


 4. Tétraèdre orthocentrique

Classes de seconde  

Orthogonalité : définitions

Deux droites de l'espace sont perpendiculaires lorsqu'elles sont sécantes et forment un angle droit (dans le plan qui les contient toutes deux).

Deux droites de l'espace sont orthogonales lorsque leurs parallèles respectives menées par un point quelconque de l'espace sont perpendiculaires.

Avec GéoSpace, créer une vue avec un plan de face contenant une des droites pour visualiser l'orthogonalité.

Théorème de la porte : une droite est orthogonale à un plan si et seulement si elle est orthogonale à deux droites sécantes distinctes de ce plan.

Théorème : une droite perpendiculaire à deux droites sécantes distinctes d'un plan est orthogonale à ce plan (ces deux droites sont sécantes au point d'intersection de la droite orthogonale et du plan).

Propriété : une droite orthogonale à un plan est orthogonale à toutes les droites de ce plan.

Remarque : pour démontrer que deux droites sont orthogonales, il suffit de démontrer que l'une appartient à un plan orthogonal à l'autre.

a. Tétraèdre ayant des hauteurs concourantes

Soit ABCD un tétraèdre non plat. On projette orthogonalement les sommets sur les faces opposées ; on obtient respectivement les points H, P, Q, R.

Si deux hauteurs (AH) et (BP) sont concourantes en I, alors les arêtes (AB) et (CD) sont orthogonales.

En effet, les droites (AP) et (BH) situées dans le plan (ABI) se coupent en A’. Comme (AP) est sur la face (ACD) et (BH) sur la face (BCD), le point A’ appartient à la droite (CD) intersection de ces deux plans

(AH) étant perpendiculaire au plan (BCD), le plan (ABA’) qui contient (AH) est perpendiculaire au plan (BCD).
De même, la droite (BP) étant perpendiculaire au plan (ACD), le plan (ABA’) qui contient (BP) est perpendiculaire au plan (ACD).

Le plan (ABA’), perpendiculaire aux deux plans (BCD) et (ACD) est perpendiculaire à leur intersection, la droite (CD). La droite (AB) contenue dans le plan (ABA’) est orthogonale à (CD).

Réciproquement, si les arêtes (AB) et (CD) sont orthogonales, alors les hauteurs (AH) et (BP) sont concourantes

En effet, le plan perpendiculaire à (CD) passant par A contient la droite (AB). Ce plan coupe (CD) en un point A’. Le plan (ABA’), perpendiculaire à la droite (CD), est perpendiculaire au plan (BCD) qui la contient.
La hauteur (AH) perpendiculaire à (BCD) est donc contenue dans le plan (ABA’).

De même, la hauteur (BP) est contenue dans le plan (ABA’) car cette droite et ce plan sont tous deux perpendiculaires au plan (ACD).

Les hauteurs (AH) et (BP) contenues dans le même plan (ABA’) sont concourantes (elles ne sont pas parallèles).

Par dualité, comme les arêtes (AB) et (CD) sont orthogonales, alors les hauteurs (CQ) et (DR) sont concourantes en J.

Le plan (CDJ) coupe la droite (AB) au point C’ qui est l'intersection des droites (CR) et (DQ).

Les plans (ABA’) et (CDC’) ont pour intersection la droite (A’C’) qui contient les points I et J.

La droite (A’C’) est perpendiculaire à (AB) car contenue dans le plan (CDC’) perpendiculaire à (AB). (A’C’) est une hauteur du triangle ABA’.
De même, la droite (A’C’) contenue dans le plan (ABA’), est perpendiculaire à (CD) et est une hauteur du triangle CDC’.

La droite (A’C’) est donc la perpendiculaire commune à (AB) et (CD), A’C’ est la plus courte distance de ces deux arêtes.

Les points I et J sont situés sur la perpendiculaire commune aux arêtes (AB) et (CD).

Le calcul du carré de l'hypoténuse dans les triangles rectangles CAA’ et DAA’ permet d'écrire : AA’2 = CA2 + CA’2 = DA2 + CA’2.
De même, dans les triangles rectangles CBA’ et DBA’ on a :
BA’2 = CB2 + CA’2 = DB2 + DA’2.
Par différence DA’2 - CA’2 = CA2 - DA2 = CB2 - DB2.

Relation métrique : CA2 + DB2 = CB2 + DA2.

 Technique GéoSpace : A, B et C sont trois points libres de l'espace, D est un point libre dans le plan perpendiculaire à (AB) passant par C.

  g3w Télécharger la figure GéoSpace tet_ortho_1.g3w

 b. Tétraèdre orthocentrique

Définition : un tétraèdre qui a ses quatre hauteurs concourantes est dit orthocentrique. Le point concours est alors l'orthocentre du tétraèdre.

Propriétés :

• Un tétraèdre orthocentrique a ses arêtes opposées orthogonales deux à deux.
• Les quatre hauteurs sont concourantes en G orthocentre du tétraèdre. Le point G est aussi le point de concours des trois perpendiculaires communes aux couples d'arêtes opposées.
• Les pieds des hauteurs sont les orthocentres des faces opposées.
• La somme des carrés des longueurs de deux arêtes opposées est la même pour chacune des trois paires d'arêtes opposées :
Pour un tétraèdre ABCD on a : AB2 + CD2 = CA2 + DB2 = CB2 + DA2.

Le but de cette activité est de montrer qu'une des quatre propriétés suivantes est suffisante pour caractériser un tétraèdre orthocentrique :

• Deux couples d'arêtes opposées sont orthogonales,
• Trois des hauteurs sont concourantes,
• Le pied d'une des hauteurs est l'orthocentre de la face opposée,
• AB2 + CD2 = CA2 + DB2 = CB2 + DA2.

Technique GéoSpace : Pour tracer un tétraèdre orthocentrique, placer trois points A, B et C libres de l'espace, et un point D libre sur la droite (d) intersection des plans orthogonaux à (AB) passant par C et à (BC) passant par A (la droite (d) est la perpendiculaire au plan (ABC) passant par l'orthocentre de ABC).

g3w Télécharger la figure GéoSpace tet_ortho_2.g3w

Propriété caractéristique : un tétraèdre qui a deux couples d'arêtes opposées orthogonales est orthocentrique

Soit ABCD un tétraèdre dont les arêtes opposées [AB] et [CD] soient orthogonales ainsi que [BC] et [AD].

a. La hauteur (AH) est perpendiculaire au (BCD) donc orthogonale à la droite (CD) contenue dans ce plan. La droite (CD) est orthogonale à (AB) par hypothèse. Le plan (ABH), qui contient ces droites (AB) et (AH), est perpendiculaire à (BC). La droite (BH) contenue dans ce plan est perpendiculaire à (CD) : c'est une hauteur du triangle BCD.

b. De même, la droite (BC) est orthogonale à la hauteur (AH) et à (AD) par hypothèse, donc perpendiculaire au plan (ADH). La droite (DH) contenue dans ce plan est perpendiculaire à (BC) : c'est une deuxième hauteur du triangle BCD.
Le point H, situé sur deux hauteurs, est l'orthocentre du triangle BCD.
Le pied H de la hauteur (AH) du tétraèdre est l'orthocentre de la face (BCD).

c. Les quatre hauteurs du tétraèdre sont concourantes en G orthocentre du tétraèdre.

Les arêtes opposées [AB] et [CD] sont orthogonales, d'après le paragraphe a. les hauteurs (AH) et (BP) sont concourantes en I, et les hauteurs (CQ) et (DR) sont concourantes en J, I et J étant sur la perpendiculaire commune (A’C’).
Les arêtes opposées [BC] et [AD] sont orthogonales, les hauteurs (AH) et (DR) sont concourantes en K, le plan (ADH) contient les droites (AH) et (DR), les points I et J.

La droite (A’C’) n'est pas incluse dans le plan (ADH), l'intersection avec plan est réduite à un point G. Les points I et J, communs à (ADH) et à (A’C’) sont confondus en G.

Première réciproque : un tétraèdre qui a trois hauteurs concourantes est orthocentrique

Les hauteurs (AH), (BP) et (CQ) d'un tétraèdreABCD sont concourantes.
Montrer que le tétraèdre est orthocentrique.

Solution

Les deux hauteurs (AH) et (BP) sont concourantes en G, les arêtes (AB) et (CD) sont orthogonales.
Les deux hauteurs (AH) et (CQ) sont concourantes en G, les arêtes (AC) et (BD) sont orthogonales.
Deux couples d'arêtes opposées sont orthogonales. Le tétraèdre ABCD est orthocentrique.

Deuxième réciproque : le pied d'une des hauteurs est l'orthocentre de la face opposée

Soit ABCD un tétraèdre, la projection orthogonale H du sommet A sur la face (BCD) est l'orthocentre H du triangle BCD.

Montrer que la droite (BC) est orthogonale à (AH) et perpendiculaire à (HD),
en déduire que (BC) est orthogonale à (AD),
conclure que le tétraèdre est orthocentrique.

Pour visualiser l'orthogonalité : cliquer dans la figure, taper F pour une vue avec le plan BCD de face.
Taper W pour retrouver la vue initiale
.

g3w Télécharger la figure GéoSpace tet_ortho.g3w

Solution

La droite (AH), orthogonale au plan (BCD), est orthogonale à toutes les droites de ce plan donc à la droite (BC).
H étant l'orthocentre du triangle BCD, (DH) hauteur issue de D est perpendiculaire au côté (BC).

Le plan (ADH) contient les droites (AH) et (DH). Ces deux droites distinctes et sécantes en H ne sont pas parallèles ; elles sont orthogonales à la droite (BC), donc la droite (BC) est orthogonale au plan (ADH).
Cette droite (BC), orthogonale au plan (ADH), est orthogonale à toutes les droites de ce plan, donc à la droite (AD).

Les droites (BC) et (AD) sont orthogonales.

Une démonstration identique montrerait que (CD) et (AB) sont orthogonales. Le tétraèdre ABCD est orthocentrique ; les arêtes (BD) et (AC) sont aussi orthogonales.

Avec GéoSpace, créer une vue avec le plan BCD de face pour visualiser ces orthogonalités.

Groupe orthocentrique

Les quatre sommets A, B, C, D, d'un tétraèdre orthocentrique, et l'orthocentre H forment un groupe orthocentrique de cinq points A, B, C, D, H, tels que la droite qui joint deux quelconques d'entre eux est orthogonale au plan des trois autres.

Voir : groupe orthocentrique dans le plan

 Relations métriques

On considère un tétraèdre orthocentrique ABCD.

On appelle I, J, K, L, M et N les milieux respectifs des arêtes [AB], [CD], [BC], [AD], [AC] et [BD].

a. Déterminer la nature du quadrilatère IKJL.
b. Démontrer que les trois segments ayant pour extrémités les milieux des arêtes opposées ont même longueur a.
c. Démontrer que la somme des carrés des longueurs de deux arêtes opposées est égale à 4a2.

Indications

a. IKJL est un rectangle.
b. Les diagonales d'un rectangle sont égales : IJ = KL = MN = a ; a est aussi la distance entre deux arêtes opposées.
c. Calculer par différence comme au paragraphe a. « tétraèdre ayant des hauteurs concourantes », on trouve :
AB2 + CD2 = CA2 + DB2 = CB2 + DA2 = 4a2.

  Voir réciproque en terminale S : produit scalaire dans l'espace

  g3w Télécharger la figure GéoSpace tet_ortho_3.g3w

Relation vectorielle

ABCD est un tétraèdre. On appelle I et J les milieux respectifs des arêtes [AB] et [CD].

Démontrer que vec(AC) + vec(BD) = vec(AD) + vec(BC) = 2 vec(IJ).

Cas particulier : tétraèdre régulier

ABCD est un tétraèdre dont toutes les faces sont des triangles équilatéraux.
On appelle I et J les milieux respectifs des arêtes [AB] et [CD].
Démontrer que les arêtes opposées (celles qui ne se coupent pas) sont orthogonales.
Montrer que la droite (IJ) est la perpendiculaire commune aux droites (AB) et (CD).

Solution

Le fait que toutes les faces soient des triangles équilatéraux devant être utilisé, considérons le milieu J de [CD].
BCD est un triangle équilatéral, la médiane (BJ) est aussi hauteur, donc (BJ) est perpendiculaire à (CD).
De même, puisque le triangle ACD est équilatéral, la médiane (AJ) est perpendiculaire à (CD).
Le plan (ABJ) contient donc deux droites sécantes perpendiculaires à (CD) ; la droite (CD) est par conséquent orthogonale au plan (ABJ).
La droite (CD) est alors orthogonale à toutes les droites du plan (ABJ). Elle est en particulier
orthogonale à la droite (AB), contenue dans ce plan.

Les droites (AB) et (CD) sont orthogonales.
Une démonstration identique montrerait que (AD) et (BC), ainsi que (AC) et (BD) sont orthogonales.

Par ailleurs, la droite (CD), orthogonale à toutes les droites du plan (ABJ), est orthogonale à la droite (IJ) contenue dans ce plan : (CD) est perpendiculaire à (IJ).
Une étude analogue montrerait que la droite (AB) est orthogonale au plan (CDI) et quelle est donc orthogonale à la droite (IJ) contenue dans ce plan : (AB) est perpendiculaire à (IJ).
La droite (IJ) est la perpendiculaire commune aux droites (AB) et (CD).

g3w Télécharger la figure GéoSpace tet_reg.g3w
Voir : l'île des mathématiques
Sommaire
Sections planes du tétraèdre : Avec GéoSpace

 5. Coin d'un cube

On appelle « coin de cube » le tétraèdre trirectangle ABCD formé par trois arêtes d'un cube concourantes en un sommet A, et des diagonales des faces du cube qui joignent les autres extrémités de ces arêtes.

Soit H le projeté orthogonal de A sur le plan (BCD). Montrer que H est l'orthocentre du triangle BCD.

(AD), perpendiculaire au plan (ABC), est orthogonale à toutes les droites de ce plan, en particulier à la droite (BC). Les arêtes opposées du coin de cube sont orthogonales. Le point A est l'orthocentre de ce tétraèdre orthocentrique.

BCD est un triangle équilatéral. Si I, J et K sont les milieux des côtés de triangle, IJK est aussi un triangle équilatéral et par exemple (JK) parallèle à (BC) est orthogonale à (AD).

 

Cliquer dans la figure et taper T pour visualiser le triangle IJK.

g3w Télécharger la figure GéoSpace coin_cube.g3w

ABCD est un coin de cube de côté 4 cm et I le milieu de [BC]. (AH) est la hauteur abaissée sur la face (BCD).

Calculer la longueur AH en exprimant de deux façons le volume de la pyramide ABCD.

Cliquer dans la figure et taper F pour visualiser le plan (ADI) de face.

g3w Télécharger la figure GéoSpace coin_cube_2.g3w

Calcul de la hauteur AH

Dans la troisième figure, ABCD est un coin de cube de côté a = 4 cm et I le milieu de [BC]. (AH) est la hauteur abaissée sur la face (BCD).

Méthode 1 : calculer la longueur AH en exprimant de deux façons le volume V de la pyramide ABCD.

La pyramide de base ABC et de sommet D. La base égale à la moitié du côté du cube est 1/2 a2 et la hauteur AD = a.
Le volume est : V = 1/3 SABC × a = 1/6 a3.

V est aussi le volume de la pyramide de base BCD et de hauteur AH :
BCD est un triangle équilatéral de côté la diagonale du carré arac(2). La hauteur de ce triangle équilatéral est DI = BD rac(3)/2 = arac(6)/2.
SBCD = 1/2 BC × DI = 1/2 arac(2) × arac(6)/2 = a2 rac(3)/2.

V = 1/3 SBCD × AH = 1/3 × a2 rac(3)/2 × AH = 1/6 a2rac(3) × AH.

On obtient la longueur AH = arac(3)/3

Méthode 2 : calcul d'inverses de carrés

Dans le triangle ABC rectangle en A de hauteur (AI) exprimer de deux façons l'aire :
2 Aire(ABC) = AI × BC = AB × AC et BC2 = AB2 + AC2

D'où AI2 = AB².AC²/BC² et 1/AI²=1/AB²+1/AC²

De même, dans le triangle AID rectangle en A de hauteur (AH) : AH²=1/AI²+1/AD²

On trouve finalement 1/AH²=1/AB²+1/AC²+1/AD²

Dans le cas particulier AB = AC = AD = a on retrouve la longueur AH = arac(3)/3

Application : En exprimant de deux façons différentes le volume du tétraèdre montrer que

Aire2(BCD) = Aire2(ABC) + Aire2(ABD) + Aire2(ACD).

En classe de première, il est possible de généraliser avec un coin de pavé droit.

Sommaire
Voir aussi orthogonalité dans un cube : géométrie dans l'espace en TS et TES

 6. Tétraèdre et orthogonalité

Dans un plan (p) on considère le triangle ABC rectangle en A.
Soit (d) la droite passant par B et orthogonale à (p).
On considère un point D de (d) distinct de B.

1. Montrer que les faces du tétraèdre ABCD sont des triangles rectangles.

2. Montrer que les sommets du tétraèdre sont équidistants du milieu I de [CD].

Indications

[AI] est la médiane issue du l'angle droit dans le triangle rectangle ADC, donc AI = CD/2,
de même, pour la médiane [BI] du triangle rectangle BDC, on a BI = CD/2.
Le tétraèdre est inscrit dans la sphère de diamètre [CD].

g3w Télécharger la figure GéoSpace tet_droit.g3w


 7. Octaèdre régulier

Soit A, B, C, D, E et F les centres des faces d'un cube. Le polyèdre ayant pour sommets ces six centres est un octaèdre formé de deux pyramides accolées, de même base carrée ABCD. Les huit faces sont des triangles équilatéraux.

a. Démontrer que les faces (ABE) et (CDF) sont parallèles.

Utiliser le théorème suivant :
Deux plans sont parallèles si deux droites sécantes de l'un sont respectivement parallèles à deux droites de l'autre.

(AE) et (CF) sont parallèles car toutes deux parallèles à une des diagonales de la face du cube contenant B.

(BE) et (DF) sont parallèles, car parallèles à une des diagonales de la face du cube contenant A.

Le plan (ABE) contenant les deux sécantes (AE) et (BE) est parallèle au plan (CDF) contenant les sécantes (CF) et (DF).

Commande GéoSpace

Touche C : afficher/effacer le Cube.

b. Déterminer la distance entre les faces (ABE) et (CDF), c'est-à-dire la plus courte distance d'un point du plan (ABE) à un point du plan (CDF). (Olympiades académiques - Orléans-Tours - 2002)

On suppose que AB = 1.
En notant I et J les milieux respectifs des segments [AB] et [CD], les segments [EI], [EJ], [FE] et [FJ] sont alors les hauteurs d'un triangle équilatéral de côté 1 : ils mesurent tous rac(3)/2. Par suite, EIFJ est un losange.

Le losange est dans le plan médiateur des segments [AB] et [CD], la distance entre les deux plans (ABE) et (CDF) est aussi une hauteur h du losange.

Or les diagonales du losange mesurent IJ et EF = rac(2) (c'est la diagonale du carré AECF) :
le losange a donc pour aire A = 1/2 EF × IJ = EI × h, ce qui donne h = rac(2)/rac(3).

g3w Télécharger les figures GéoSpace octaedre.g3w et octaedre_2.g3w

Octaèdre et tétraèdre régulier

Soit ABCD un tétraèdre régulier (chaque arête a même longueur)

Pour chaque arête, on joint son milieu avec tous les milieux des arêtes qui ne lui sont pas opposées (par exemple [AB] et [CD] sont des arêtes opposées).

La figure obtenue par cette construction est un octaèdre régulier.

 

Commande GéoSpace

Touche T : Afficher/Effacer le Tétraèdre

g3w Télécharger la figure GéoSpace tet_octa.g3w

 

Octaèdre tronqué, voir : polyèdres

 8. Dualité - Cinq solides de Platon

Le cube a six faces et huit sommets et l'octaèdre huit faces et six sommets.
En marquant les centres des faces d'un octaèdre régulier, nous obtenons un cube.
Cube et octaèdre sont en relation de dualité et cette relation est réciproque.

Le tétraèdre avec ses quatre faces, quatre sommets et six arêtes est son propre dual.

Le dodécaèdre a 20 sommets et les 12 faces sont des pentagones réguliers.
L'icosaèdre a 12 sommets et les 20 faces sont des triangles équilatéraux.
Le dodécaèdre et l'icosaèdre sont duaux l'un de l'autre.

Platon, philosophe grec (428 à 348 avant J.-C.), est le premier à démontrer qu'il n'existe pas d'autres solides réguliers dont les faces sont des figures équiangles et équilatères que ces cinq polyèdres (sous-entendu solide convexe, avec même répartition des faces en chaque sommet).

Icosaèdre

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Patron d'un demi-dodécaèdre.

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Dodécaèdre

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Relation d'Euler ou théorème de Descartes-Euler

Pour un polyèdre convexe, on a la formule f + s = a + 2, où f est le nombre de faces, s le nombre de sommets et a le nombre d'arêtes.

Vérifier cette formule sur les solides de Platon, sur une « lanterne », sur le tétraèdre tronqué.

Voir : relations d'Euler

La version de Descartes

Dans un mémoire inédit, Descartes énonce le théorème suivant :
« L'angle droit étant pris pour unité, la somme des angles de toutes les faces d'un polyèdre convexe est égale à quatre fois le nombre de sommets diminué de 2 » 

L'aspect du théorème semble fort éloigné de la relation d'Euler. Elle lui est portant rigoureusement équivalente et Descartes, dans les applications qu'il en fait, passe assez naturellement de cette forme à celle d'Euler.

Preuve de l'équivalence :

Il faut se servir de la propriété de la somme des angles d'un polygone convexe : si le polygone convexe a n côtés, la somme des angles vaut 2(n - 2) droits. La somme de tous les angles sur toutes les faces est donc 4a - 4f droits (en effet, la somme des nombres de côtés de chaque face donne deux fois le nombre d'arêtes).
L'égalité de Descartes s'écrit donc 4a - 4f = 2(s - 2). Rigoureusement équivalente à s + f = a + 2.

9. Tétraèdre tronqué

Soit ABCD un tétraèdre régulier.

Sur chaque arête, placer les deux points situés au tiers et aux deux tiers du côté. Le solide ayant pour sommets ces douze points est un tétraèdre tronqué.

Cest un polyèdre semi-régulier dont quatre des huit faces sont des triangles équilatéraux, les autres faces étant quatre hexagones réguliers.

Le tétraèdre tronqué est un des13 solides d'Archimède.

 

Commande GéoSpace
Taper T pour afficher/effacer le tétraèdre

 

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10. Section plane d'un cube

ABCDEFGH est un cube de côté 4 cm. I est le milieu de la face BCGF et J celui de EFGH.

a. Calculer la longueur AI.

b. Trouver les traces du plan (AIJ) sur le cube.

Section plane : trouver le point K intersection de la droite (IJ) et du plan (ABC).
U étant le centre du carré ABCD, en étudiant le plan (UIJ) on remarque que K est le symétrique de U par rapport à (BC).
La droite (AK) coupe (BC) en P sommet de la section plane. L'intersection (PI) et de (FG) est le point Q. De même, la droite (QJ) coupe (EH) en R.

Le parallélogramme APQR est la section plane du plan (AIJ) sur le cube.

Commandes GéoSpace :
Touche F : vue de face du plan AIJ,
touche M : vue de face du plan IJU,
touche W : vue initiale.

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Configurations fondamentales

GéoSpace 2nde
Intersection de plans

GéoSpace 3e
Sections cube,
pyramide

GéoSpace
Tétraèdre

GéoSpace
Activité

GéoSpace TS
Paraboloïde

Sommaire

1. Règle d'incidence
2. Droites parallèles
3. Intersection de plans
4. Tétraèdre orthocentrique
5. Coin d'un cube
6. Tétraèdre et orthogonalité
7. Octaèdre
8. Solides de Platon
9. Tétraèdre tronqué
10. Section plane d'un cube

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